Séminaire spécialisé

lundi 29 octobre 2012 à 15:00

amphi G. Besse

SOUTENANCE D'HDR : Rayons cosmiques d’ultra-haute énergie : analyse des gerbes atmosphériques et de leur signal radio dans le domaine du MHz

Benoît Revenu

Subatech

Les rayons cosmiques d’ultra-haute énergie forment un sujet d’astroparticules très actif car nos connaissances dans ce domaine sont encore loin d’être complètes. Par exemple, ni la nature ni les sources de ces particules ne sont clairement identifiées. Le seul fait expérimental bien établi à ce jour est l’existence d’une coupure dans le flux en énergie, autour de 4×1019 eV, en bon accord avec la coupure prédite par Greisen-Zatsepin-Kuzmin, comme conséquence de l’interaction des rayons cosmiques avec le rayonnement de fond cosmologique, aux énergies les plus hautes. Concernant les sources, seule une statistique accrue peut éventuellement résoudre l'énigme et il faudra probablement attendre une prochaine génération d’expériences, proposant une surface de collection encore plus grande que celles actuellement en cours d’acquisition, comme l’Observatoire Pierre Auger ou Telescope Array. Avant d’augmenter la statistique, une bonne connaissance à la fois de l'énergie du rayon cosmique et de sa nature aidera à comprendre les mécanismes opérant à leurs sources. Concernant l’identification de la nature du rayon cosmique, des améliorations des détecteurs actuels sont en cours ou envisagées. Elles devraient permettre de mesurer certaines composantes spécifiques des gerbes atmosphériques comme par exemple la contribution électromagnétique, via le champ électrique émis par les électrons et positrons secondaires.

Je présente dans cette HDR une revue des résultats actuels concernant le thème des rayons cosmiques d’ultra-haute énergie. J’aborde en particulier la reconstruction des gerbes atmosphériques détectées par le réseau de surface de l’Observatoire Pierre Auger ainsi que la recherche des sources, basée sur la connaissance fine de la couverture du ciel, impliquant une maîtrise des performances du détecteur. Je traite également en détails le signal radio émis par les électrons et positrons secondaires des gerbes, dans le domaine du MHz. Ce signal est étudié depuis le milieu des années 1960 mais la technologie n’en permet une exploitation complète que depuis les années 2000. Je propose un état des lieux de nos connaissances à travers les résultats des expériences actuelles dans ce domaine. Les données montrent que le champ électrique est principalement dû à l’influence du champ magnétique terrestre agissant sur les électrons et positrons mais plus récemment, la contribution due à l’excès d'électrons semble apparaître dans les données. Enfin, je présente nos dernières avancées dans le domaine de la simulation du champ électrique, avec notamment la prédiction d’un signal nouveau, produit par la disparition de la gerbe atmosphérique lors de son absorption dans le sol.